#sexualisation des jeunes filles
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Le FBI enquêterait sur les Kardashian pour avoir drogué des hommes importants afin d'obtenir des documents essentiels à des fins personnelles et de chantage. Sur des images obtenues lors de la descente de Diddy, Kim Kardashian aurait été prise en flagrant délit d'activités qui devraient provoquer une onde de choc dans le monde du spectacle. 18 septembre 2024
The FBI is reportedly investigating the Kardashians for drugging important men to obtain vital documents for personal gain and blackmail. In footage obtained during Diddy's raid, Kim Kardashian is allegedly caught red-handed in activities that are expected to send shockwaves through the entertainment world. September 18, 2024
Affaire Diddy en lien avec la famille Kardashian et Justin Bieber. Cela fait polémique depuis quelques jours de l'autre côté de l'Atlantique. Le FBI aurait récupéré des vidéos chez P Diddy qui incrimineraient Kim Kardashian. Cela a d'ailleurs valu récemment au compte américain @ShadowofEzra de recevoir une lettre de l'avocate de la famille K. qui commence certainement à paniquer que des vérités dérangeantes puissent prochainement sortir à leur sujet. Sur ces vidéos, on verrait Kim droguer des hommes pendant les soirées de Diddy afin qu'ils soient plus enclins à signer des contrats ou faire des choses contre leur gré pour les faire chanter. Diddy les aurait filmés à leur insu. Kim et Diddy sont également suspectés de s'être alliés pour faire tomber Kanye West, ex-mari de Kim et le faire enfermer en HP afin qu'il subisse un traitement au lithium pour le faire définitivement taire. On peut aussi parler de Lou Taylor, très proche de la famille K., qui aurait payé des victimes de Diddy pour qu'elles se taisent. Taylor a déjà été accusée d'avoir participé à la mise sous tutelle de Britney Spears et de lui avoir escroqué beaucoup d'argent. Selon le LA Times, l'un des employés de Taylor, Robin Greenhill, était cité comme le comptable de Sean Combs et aurait supervisé les paiements aux travailleuses du sexe. Parmi les clients de Taylor figurent Jennifer Lopez, Steven Tyler, Kris Jenner, Kim Kardashian, Kylie Jenner, Gwen Stefani, Reba McEntire, Priyanka Chopra, Mary J. Blige et Florida Georgia Line. La veille de l'arrestation de Diddy, les membres de la famille K. ont tous arrêté de le suivre sur les réseaux sociaux alors qu'ils ont toujours été proches. Corey Gamble, proche de Lou Taylor et accessoirement toy boy de Kris Jenner, est l'ancien directeur de tournées de Justin Bieber qui a également appris à Kris Jenner à être directrice de tournées afin qu'elle puisse assumer la responsabilité financière de tous les spectacles de Kanye West. Ce dernier avait qualifié Corey Gamble d'agent de la CIA, laissant supposé qu'il était le gestionnaire de Diddy et espion introduit dans la famille K. après le divorce de Kris avec Bruce. La relation entre Kris et Corey serait une fraude; lui assure avoir contribué à la richesse de la famille K. et Kris y trouve son avantage également... financier, toujours. Beaucoup savent désormais que Kris a vendu la sex-tape de Kim (après en avoir visionnées plusieurs pour savoir sur laquelle sa fille était la mieux) et a bâti toute la fortune de la famille sur la sexualisation de toutes ses filles, telle une mère maquerelle qui prostitue ses enfants. Mais en réalité, Kris serait aussi "mac" de pas mal de jeunes hommes de l'industrie de Hollywood. Et le nom qui circule beaucoup également serait Justin Bieber, qui a toujours été proche de cette famille, au point que des relations lui ont été attribuées avec plusieurs filles de Kris. On peut rappeler qu'aux US, beaucoup suspectent que Reign, fils officiel de Kourtney Kardashian et Scott Disick, aurait en réalité pour père biologique, Justin Bieber, qui ne cachait il fut un temps son attirance pour les femmes plus âgées. (Il a été par exemple en couple par le passé avec Adriana Lima et Miranda Kerr.) Les dates correspondent du temps où il était inséparable avec Kourtney et cette dernière a refusé en 2017 un test de paternité réclamé par Scott Disick... Petit rappel certaines chansons de Justin Bieber sont explicites
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Les muses non-consentantes
Quand des cinéastes et comédiens d’âge mûr jettent leur dévolu sur des adolescentes rêvant de belles carrières par leur entremise, tout le monde ou presque parle à présent de domination et d’abus, et ces histoires emplissent les pages d’actualité. Mais pour les peintres et sculpteurs de l’ancien temps, qui parfois dépucelaient leurs modèles de 15 ans, voilà qu’on invoque plutôt la bohème et la frivolité. Cela mérite qu’on y regarde de plus près, non ?
Que diriez-vous de malmener sans attendre l’imagerie romantique des relations entre artistes et modèles ? Pour cela, rien de mieux que les aventures de Benvenuto Cellini, sculpteur et orfèvre florentin du XVIe siècle. En résidence en France afin de répondre à une commande de François 1er, Cellini avait pris l’habitude de satisfaire ses besoins sexuels sur Catherine, une de ses servantes, 16 ans au compteur, une situation qui n’avait rien d’exceptionnel à cette époque. Comme le faisaient les artistes qui souhaitaient travailler le nu à partir d’un vrai modèle féminin et non à partir de plâtres et de gravures, notre sculpteur florentin utilisa cette servante comme modèle. Puis, prétendant qu’elle l’aurait trompé avec son assistant, il obligea ce dernier à la marier, ce qui constituait un déshonneur au vu de la condition sociale très basse de la modèle. Mais la modèle contre-attaqua en traînant Cellini devant les tribunaux, l’accusant de viol par sodomie, une procédure dont le sculpteur se sortit par le haut, sans doute grâce à ses commandes pour le roi François 1er. Catherine revint travailler à son atelier mais, excédé par son comportement, Cellini la tabassa. La force des coups la rendit inapte au travail de pose pendant deux semaines. Elle revint finalement poser, parce qu’il fallait bien gagner des sous, et ce fut dès lors une alternance de relations sexuelles et de violences, jusqu'à ce que Cellini la remplace par une autre de 15 ans, à qui il ne tarda pas à faire un enfant. Il avait alors 44 ans. Nous tenons ce récit de l’autobiographie que Cellini nous laissa, la seule du genre en l’occurrence. Étant donné que l’ouvrage n’est pas pauvre en rodomontades, il convient de considérer avec prudence ce compte-rendu. Cependant, celui-ci jette sur le sculpteur un jour suffisamment peu reluisant pour qu’on se laisse aller à le juger crédible dans ses grandes lignes. Comme de bien entendu, il serait tout à fait exagéré de penser que les relations entre artistes et modèles à la Renaissance étaient généralement taillées sur le même patron, mais avouez que c’est une frappante entrée en matière pour notre sujet du jour, à savoir les relations charnelles dans le secret des ateliers ! Les relations charnelles présumées entre artistes et modèles sont un des piliers de leur mythologie, le récif saillant des préjugés que nulle entreprise historiographique sur les modèles ne peut esquiver. Ce présupposé qui sexualise les modèles prend appui sur l’idée que les artistes étaient majoritairement de sexe masculin (très vrai) et les modèles majoritairement de sexe féminin (plutôt faux). Les autres configurations de genre, par exemple artiste masculin face à modèle masculin, ont toujours moins intéressé... comme par hasard.
Durant l’époque moderne, il fut souvent interdit de travailler d’après des modèles féminines, d’où leur faible nombre, et de plus les sources sont bien maigres sur le sujet. Pour le XIXe, cette période où les modèles féminines se firent bien plus nombreuses et où l’image populaire du modèle vivant se cristallisa, les témoignages sont en revanche bien plus copieux, et ils nous disent qu’on trouvait chez les modèles féminines aussi bien de chastes femmes que des délurées, et que les modèles ne partageaient pas autant la couche des artistes que les bourgeois aimaient à s’en persuader. Ceci posé, il faut absolument considérer le contexte social. Toutes les modèles féminines étaient des filles de rien, qui pour certaines posaient depuis leur plus jeune âge. Pour beaucoup d’entre elles, c’était ça ou le trottoir (parfois les deux). De 15 à 25 ans, sachant qu’au-delà elles étaient vite considérées comme trop vieilles, elles posaient comme femmes adultes. Imaginez à présent ces jeunes filles souvent miséreuses, dominées socialement, culturellement et financièrement par ces messieurs artistes généralement issus de milieux aisés, et osez dire que la consommation charnelle qui pouvait en découler n’était affaire que de joie et de consentement... C’est là que les récents scandales de mœurs qui secouent le monde du spectacle aujourd'hui, parce qu’il offrent des réalités plus concrètes, peuvent aider à mieux appréhender ce que pouvait être la situation des dites "muses" d’autrefois, et à comprendre que les quelques poseuses "libérées" de la bohème de la butte Montmartre ou du Petit Montparnasse n’ont jamais constitué le maître étalon de la corporation des modèles. Rappelons-nous cette phrase de Raniero Paulucci di Calboli en 1901 : "«Si la faible créature ne cède pas, trop souvent la porte de l’atelier lui reste fermée ! II faut qu’elle adopte bon gré mal gré la devise cynique de la femme: Le ciel nous fit pour consentir à tout.(...)"
#beaux-arts#modèle vivant#life drawing#histoire des modèles vivants#MeToo#life models#modèle d’arts plastiques#histoire de l’art#feminisme#consentement#muses#long post
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Dans la foulée (enfin presque) de ma lecture de La petite communiste qui ne souriait jamais, je continue ma découverte de l’œuvre de Lola Lafon.
J’ai énormément aimé ce roman là, Chavirer. J’ai cru que c’était une histoire vraie, et même que l’autrice elle-même avait eu affaire à ce genre de problème, adolescente, tant cela respire le vrai. Cléo, l’héroïne du livre, est incroyablement incarnée, terriblement attachante. Mon attachement a sans doute été facilité, en plus du talent de l’écrivaine, par une quasi parfaite adéquation générationnelle : Lola Lafon est née en janvier 1974, moi en décembre de la même année. Sa Cléo suit ce même timing, avec des références que je connais : les blousons Chevignon que les bourges se devaient d’avoir au collège, les samedis soirs devant Champs-Elysées (je forçais mes parents), Jean-Jacques Goldman dans la radio (chez moi, il était méprisé), l’avènement contesté de Vanessa Paradis, l’avènement acclamé de Mylène Farmer…
Bref. Je me suis vite passionnée pour cette très jeune adolescente de treize ans, passionnée de danse, qui mord à l’hameçon de cette énigmatique Cathy qui distribue promesses, billets, cadeaux ; cette dame chic fait miroiter un avenir brillant qui fait rêver les jeunes filles (enfin, les enfants, à 13 ans, on n’est pas une jeune fille) ; elle prétend travailler pour une fondation destinée à aider les talents prometteurs, déceler celles qui pourront bénéficier d’une bourse. Elle les attire à des déjeuners étranges, où des hommes jouent à être séduits, réclament de la maturité, pour finalement réclamer des faveurs sexuelles. Traumatisée et éconduite pour sa demande d’aide financière, mais dans l’incompréhension totale de ce qu’elle a vécu, toujours désireuse de parvenir à obtenir une bourse pour une école de danse, Cléo devient à son tour une émissaire pour dénicher, dans son collège, des filles qui pourraient bénéficier de l’aide de la fameuse fondation.
C’est en raison de cette mutation de victime en complice que Cléo intègre une double culpabilité qui empêche la parole. Elle n’arrive pas à se pardonner. On suit son parcours de 13 à 48 ans, directement ou à travers des gens qu’elle a rencontrés. Ces personnes, ami, amoureuse, rencontre d’un soir, collègue, victime collatérale, apportent un éclairage à la personnalité de Cléo, une jeune fille sensible qui semble éternellement enfant, bloquée à ses treize ans, une jeune femme bosseuse, courageuse, qui réussit à faire de la danse son moyen de vivre mais reste verrouillée de l’intérieur. Très souvent renvoyée à ses origines modestes, à son milieu social. Qui peine à voir le mal pour la condition féminine dans le fait de danser dénudée à la télé ou dans des cabarets, c’est sa propre fille, majeure, qui lui fera entrevoir cette dimension. Mais qui apprend. Progressivement, elle apprend même à se battre pour ses droits. Mais du temps, il lui en faut encore beaucoup pour troquer l’oubli impossible contre le pardon.
En effet, elle a appris à se construire avec cette blessure, sans l’avoir soignée. On devine que la solution, partielle, si solution il y a, si guérison il peut y avoir, encore une fois, passe par le collectif, l’entourage, la bienveillance autour, même si des rencontres sont ratées, ou seulement à moitié réussies. Petit à petit, l’idée fait son chemin. En apprenant les manquements des autres aussi, leur probité vacillante. En comprenant la difficulté d’être intègre de A à Z. Accepter de ne pas être parfait, de ne pas avoir toujours eu la bonne clairvoyance, en comprenant qu’en n’étant pas la victime parfaite, elle était malgré tout une enfant, bel et bien victime.
Encore une fois, un beau livre sur le corps des filles que l’on sexualise bien trop tôt. Le corps que l’on désire, que l’on scrute, que l’on juge, que l’on travaille, que l’on malmène, qu’on évalue.
Ce livre a pas mal résonné avec l’actualité (oui je pense à Judith Godrèche), quand on pense que dans les années 80, il était bien vu de jouer à la grande, que les hommes étaient glorifiés pour leurs liens troubles avec de très très jeunes filles, et que beaucoup de familles s’enorgueillissaient de voir leur progéniture distinguée par ces hommes vus comme cérébraux, chics, alors qu’ils n’étaient que des prédateurs adoubés par une société malade. On ne connaissait pas encore le préjudice d’emprise… quelle naïveté, quelle candeur quand on y pense…
Un livre remarquable, puissant, touchant, implacable.
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le billet de Clotilde Campagna
Un corpus pour notre homard (1)
Un corpus pour notre homard (épisode 1)
les propositions de Clotilde Campagna
(Théâtre de Cornouaille, scène nationale de Quimper) :
cadrage :
J'ai bien repensé à ton idée de corps et du lien avec l'adolescence. Quand on est ado, on est moche, on se trouve moche, on a des complexes... Et c'est en même temps la période de toutes les métamorphoses, de toutes les réinventions et définitions de soi.
Comment je me perçois, comment je suis perçu par les autres ?
La sexualisation des corps qui commence aussi, pour le meilleur comme pour le pire, les premières expériences d'ivresse, de sexe, de drogues, c'est ressenti par le corps. La transidentité des jeunes et des ados et souvent les adultes qui dénient ces états et ces identités ressenties et revendiquées si fort par les jeunes.
C'est l'âge où tout est très intense, où Roméo aime en moins de 24h Rosalinde puis Juliette, où Hermia, Héléna, Lysandre et Démétrius vont tester leurs amours et leurs amitiés à l'écart, dans les bois.
C'est aussi l'âge où les adultes voient ces enfants en train de se former. Certains voudraient qu'ils restent des enfants pour toujours (comment ne pas penser à Kleist qui fait de l'ado Petite Catherine une femme enfant virginale), d'autres adultes, plus malveillants, sexualisent et voient déjà les ados comme des adultes matures, prédateurs de jeunes proies (je pense ici au magnifique Daddy de Marion Siéfert).
Les garçons sont inspirés par le youtubeur TiboInShape et vont à la salle pour prendre du muscle : quelle place faire au corps de garçons frêles, fluets, rondelets ?... La question de rentrer ou non dans une case physique, esthétique, est importante et traverse toute l'adolescence.
Les filles cachent leurs jambes par peur de remarques, ou arborent fièrement des crop-top car c'est leur corps, et elles font ce qu'elles veulent.
Quelle est la place des corps non conformes, non genrés, trans dans cette adolescence en 2024 ?
La question du sport à l'adolescence est essentielle aussi : accepter ou non d'être en maillot de bain, de courir, de sauter, tout le monde n'est pas à l'aise. De même que la pratique théâtrale, faire des « browniens » et des petits cortèges en criant "Oh c'est bon, oh c'est bon oh c'est si bon", faut y aller !
Ne pas avoir peur du ridicule ! ce n'est pas donné à tous les ados, ni à tous les adultes !
des spectacles :
- Neige de Pauline Bureau (adaptation du conte de Blanche-Neige) : https://www.part-des-anges.com/spectacles/en-tournee/neige/
- Daddy de Marion Siéfert : https://marionsiefert.com/spectacles/daddy/
- jeanne_dark de Marion Siéfert : https://marionsiefert.com/spectacles/_jeanne_dark_/
- Niquer la fatalité de Estelle Meyer et Margaux Eskenazi: https://lesplateauxsauvages.fr/estelle-meyer-23/
- Hen de Johanny Bert : https://www.theatrederomette.com/hen-johannybert
- Le pédé du collectif Jeanine Machine : https://www.collectifjeaninemachine.com/about-1
- Carte Noire nommée Désir de Rébecca Chaillon: http://dansleventre.com/wordpress/en-tournee/
- Pinocchio de Alice Laloy : https://www.sappellereviens.com/spectacles/pinocchiolive/
- Pour un temps, soit peu de Laurène Marx: https://www.theatre-paris-villette.fr/spectacle/pour-un-temps-sois-peu/
- La Dispute de Mohammed El Katib : https://www.theatredelaville-paris.com/fr/spectacles/saison-2019-2020/theatre/la-dispute-1
- Contes et légendes de Joël Pommerat : https://www.portestmartin.com/contes-et-legendes
Beaucoup de spectacles parlent des (très) jeunes filles, mais peu de spectacles parlent des garçons, ni des ados avec des ados (sauf le Daddy de Marion Siéfert), et qu'à chaque fois, ce sont évidemment des points de vue d'adultes sur les ados. De même, il y a peu d'intersectionnalité. Ce sont des histoires et non pas des vérités, il y a toujours une part de biais, tout n'est pas englobé... Mais est-ce seulement possible ?
d'autres textes non théâtraux :
- Zizi Cabane de Bérangère Cournut
- Le coeur du pélican de Cécile Coulon
- Inséparables de Sarah Crossan
- Et devant moi, le monde de Joyce Maynard
- Sois jeune et tais-toi de Salomé Saqué
- La BD Mes 14 ans de Lucie Mikaelan (+++++, adapté d'un podcast.... Tiens ça serait marrant d'adapter un podcast pour la scène, il y a des paroles qu'on ne trouve nulle part ailleurs)
- Les BD Pucelle (t1 et 2) et Jumelle (t1 et 2) de Florence Dupré La Tour (le rapport au corps et à la sexualité, le fait d'avoir une jumelle)
des podcasts :
- Entre de Charlotte Puldowski (donne la parole à des ados ou pré-ados sur pleins de sujets): https://louiemedia.com/entre
- Ou peut être une nuit de Charlotte Puldowski sur l"inceste : https://louiemedia.com/injustices-2/ou-peut-etre-une-nuit
- Bienvenue au lycée professionnel, (La Série Documentaire): https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-bienvenue-au-lycee-professionnel
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La représentation des femmes dans les médias
La représentation des femmes dans les médias a toujours été un sujet brûlant. Si les médias reflètent et façonnent la société, la manière dont les femmes y sont représentées influence profondément les perceptions et les attitudes envers le genre. Examinons cette représentation et ses implications. Historique de la représentation des femmes dans les médias Une image stéréotypée Pendant des décennies, les femmes étaient souvent cantonnées à des rôles de mères, d'épouses ou de séductrices. Rarement présentées en tant que leaders ou expertes, elles étaient plutôt reléguées au second plan. L'évolution progressive Avec les mouvements féministes et la prise de conscience sociétale, la représentation des femmes a commencé à évoluer. Elles sont devenues plus présentes et dans des rôles plus variés. Les médias modernes et la représentation des femmes Une présence accrue mais… Aujourd'hui, les femmes sont bien plus présentes dans les médias. Cependant, des problématiques subsistent, comme la sexualisation excessive ou la surreprésentation de standards de beauté irréalistes. Les femmes de pouvoir dans les médias Les femmes leaders, PDG ou politiciennes, ont plus de visibilité médiatique. Toutefois, leur représentation est parfois biaisée, se concentrant davantage sur leur apparence ou leur vie personnelle plutôt que sur leurs compétences. Les conséquences de cette représentation Impact sur l'image de soi La manière dont les femmes sont représentées influence l'image que les femmes ont d'elles-mêmes. Les standards de beauté irréalistes peuvent engendrer des complexes et des troubles du comportement alimentaire. Influence sur les jeunes Les jeunes filles, grandes consommatrices de médias, sont particulièrement influencées. Leur perception d'elles-mêmes et de ce qu'elles peuvent accomplir est façonnée par ces représentations. Vers une meilleure représentation Les médias responsables Certains médias s'efforcent de briser les stéréotypes, mettant en avant des femmes inspirantes, fortes et diversifiées. Ces efforts doivent être salués et encouragés. A voir : Comment définir l’inclusion sociale ? Le rôle du public Le public, en tant que consommateur, a un rôle à jouer en soutenant les médias qui offrent une représentation équilibrée et en critiquant ceux qui perpétuent les stéréotypes. La représentation des femmes dans les médias est un reflet de la société, mais elle influence également cette même société. Si d'énormes progrès ont été réalisés, il reste encore du chemin à parcourir pour que chaque femme puisse se voir et se reconnaître de manière équitable et réaliste dans les médias. Read the full article
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SÉANCE #6 - Une vision du monde biaisé
Les filtres sont devenus omniprésents dans notre vie. On n'hésite pas à se montrer sous notre meilleur jour. Nos modèles de beauté sont retouchés et nous montrent un modèle de vie idéale qui ne correspond pas avec leur réalité.
La télé-réalité est regardée en majorité par les jeunes. Ces influenceurs montrent de nouveaux standards de beauté basés sur l'hyper-sexualisation de la femme. On y voit des filles refaites, portant des talons hauts tous les jours et qui ne sortent que maquillées.
Les très jeunes ont donc pu commencer à complexer quand ils se comparent à elles. Personnellement, mon but était de ressembler à ces personnes et je ne me rendais pas compte que j'étais beaucoup trop jeune pour pouvoir porter leurs tenues ou leurs paires de talon.
Les nombreuses story postés quotidiennement par ces personnes, nous donne envie d'avoir leur style de vie. On les voit toujours belles et pimpantes. Et quand je voyais que depuis ce matin, elles ont acheté un sac à main, ont fait du sport, ont mangé un petit-dej protéiné et ont eu le temps de nettoyer toutes leurs villas tout en étant apprêtées ; je culpabilisais de les regarder en pyjama sur mon canapé.
C'est au même moment que je décidais de poster mes propres posts et story. J'ai commencé à mettre des filtres qui déforment le visage pour faire rigoler mes amis. Puis j'ai découvert les filtres beautés, lissant, qui grossit les lèvres et affine le nez. Je ne pouvais plus rien poster sans les mettre.
Ici, on peut voir un triste reportage "Chirurgie esthétique : Jeunesse en danger !" par . Même si je suis persuadée qu'elle fait exprès de jouer le personnage d'une fille très superficiel. Je suis sûre qu'elle a un mal-être. Pour avoir l'idée de se maquiller à travers des filtres, car on ne supporte plus notre visage, il faut vraiment être déconnecté de la réalité.
J'ai l'impression que quand on était petit, les personnes qui faisaient des retouches étaient majoritairement âgés. Aujourd'hui, on voit de nombreux jeunes voulant le faire. Persuadé qu'ils pourraient se présenter dans la vraie vie comme sur leur profil Insta.
Sur les réseaux sociaux, on se montre sous notre meilleur profil en essayer de se persuader que tout ça reflète la réalité. Je me demande si la meilleure solution ne serait pas d'interdire les filtres aux utilisateurs en dessous de 20 ans ?
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L’agression et ses conséquences
- Visionnage: Mignonnes de Maïmouna Doucouré
L’un des moments que j’ai trouvé le plus dur dans ce film tourne autour de l’agression à caractère sexuel dont est victime Aminata. Alors qu’elle vient pour la première fois au collège dans une tenue qui expose son nombril avec une paire de leggings moulant, les provocations d’une adolescente plus âgée conduisent à une altercation. Aminata est plaquée au sol, quelqu’un baisse ses leggings et expose sa culotte à motifs enfantins (lors du visionnage, l’auteur de l’exposition n’est pas clair: la fille avec qui Amy se bat, un des garçons qui assistent à la scène?), et les adolescents autour d’eux filment la scène, qui est ensuite postée sur les réseaux sociaux.
Dans une première réponse au traumatisme, Aminata vole de l’argent à sa mère et va acheter, avec les filles de son groupe de danse, de nouveaux sous-vêtements, dont des soutiens-gorge qui ne leur serviront pour l’instant pas à grand-chose (ce moment est représenté sur l’affiche française du film). Aminata ne parle de la violation qu’elle a subit ni à sa mère, ni à sa tante, et elle ne reçoit pas vraiment de soutient des Mignonnes, outre qu’elles l’ont défendue et rhabillée au moment de l’agression. Angelica se plaint de l’image que cela donne de la bande de filles, les catégorisant comme enfantines. Aminata est complètement seule et désemparée, elle sent bien que quelque chose de grave vient d’arriver, mais elle ne sait pas vraiment comment réagir.
Pour “sauver” sa réputation et montrer qu’elle est aussi “une grande”, elle poste sur les réseau sociaux une photo de sa vulve en réponse (photo qui est suggérée, et non montrée à l’écran). En réponse elle reçoit de nombreux commentaires inappropriés. Il se pose clairement la question de l’éducation, de l’environnement dans lequel baignent les pré-adolescentes. Une telle réponse à la violation de son intimité ne peut pas lui avoir été inculquée par sa famille conservatrice. Aminata l’a appris ailleurs, probablement sur les réseaux sociaux.
Avec la libéralisation des moyens de contraception et avec les mouvements de libéralisation de la sexualité par la séparation de l’acte sexuel et de l’acte de reproduction de l’espèce, les tenues dénudées, les postures sexuelles suggestives et un mouvement de surenchère constante se sont développés. Les femmes et les filles, par leur exposition à la publicité et aux média, sont constamment assommées par des images de la féminité et de la sexualité féminine très dégradées. Les attributs physiques sont mis en valeurs au dessus des qualités intellectuelles; l’hypersexualisation transmet aux jeunes filles l’idée que leur apparence est plus importante que leur personnalité, et surtout que la façon dont elles jouent de cette apparence est leur accès unique et suprême à une forme de pouvoir et de contrôle sur leur existence. Ce modèle hypersexualisé est entretenu pas la peur de l’exclusion si on ne s’y conforme pas et entraîne à la surenchère constante. D’où la réaction, selon cette logique, d’Aminata, qui croit à cause de ce mythe de l’hypersexualisation comme pouvoir féminin que de poster une photo dénudée sur les réseaux sociaux va lui rendre un peu de contrôle.
Aminata se laisse aussi sûrement entraîner dans cet engrenage d’hypersexualisation parce qu’elle est dans le rejet de l’attitude de sa mère et de sa religion. A la maison, elle voit sa mère souffrir de son abandon par son père, elle suffoque face aux attentes placées sur elle par la tante qui veut en faire une future bonne épouse et mère de famille, et elle s’ennuie lors des séances de prières entre femmes de l’immeuble. C’est d’ailleurs lors d’un de ces groupes de prières qu’elle se cache sous son voile, sort de sa poche le téléphone qu’elle a dérobé et regarde avec des écouteurs une vidéo à côté de laquelle celle de WAP de Cardi B et Megan Thee Stallion qui a fait des remous depuis semble bien sage. Aminata se retrouve écartelée entre deux images très communes de la femme, la “mère” pure et religieuse, ou bien la “putain” dévergondée et dénudée. Elle ne veut pas du destin de sa mère, rejetée par son époux, devant s’occuper seule de ses enfants, devant vivre avec la nouvelle femme de son mari sous le même toit, enchaînée à son fourneaux et à ses produits de nettoyage. Amy préférerait de loin les paillettes, l’exubérance des Mignonnes, leurs poses suggestives, parce qu’elle pense que c’est le seul autre choix qu’elle a. Entre le carcan du destin qui lui est promis dans sa sphère familiale et l’apparente liberté dont disposent les Mignonnes avec leurs attitudes provocatrices, son choix est vite fait.
Mais avec l’escalade de l’hypersexualisation quand elle se fait agresser, puis quand elle poste une photo sexuelle de son corps sur les réseaux sociaux, Aminata se rend compte que se sexualiser n’est pas une panacée. Elle lutte pour ne pas être exclue de son groupe de copines, pour pouvoir participer au concours de danse, mais alors même qu’elle y participe, elle réalise à quel point danser lascivement la blesse. Elle éclate alors en sanglots et s’enfuit.
La dernière scène du film est une tentative d’espoir, très tardive. Après un plan de sa tenue de danse bien légère à côté de la robe longue prévue pour la fête de mariage étalées sur le lit d’Amy, cette dernière quitte l’immeuble, habillée d’un jean, de basquettes, et d’un haut relativement moulant mais à manches longues, un point d’équilibre entre l’hypersexualisation de ses tenues avec les Mignonnes et la modestie exagérée des tenues qu’elle portait, avec le voile, pour aller au groupe de prière. Elle joue à la corde à sauter avec d’autres adolescentes venues pour le mariage; le film se termine sur l’image d’Amy sautant de plus en plus haut, avec en fond une rue de Paris ensoleillée. S’il y a une liberté à trouver, entre les pièges miroirs de la sur-modestie, misogyne et religieuse, et de l’hypersexualisation, toute aussi misogyne, c’est celle de porter des vêtements pratiques, qui permettent aux jeunes filles de pratiquer une activité physique sans devenir pour autant des cibles toutes trouvées pour les pédophiles, et plus largement tous les hommes, autour d’elles. Mais c'est trop peu, trop tard pour Aminata, qui a déjà été marquée par son hypersexualisation.
#visionnage#mignonnes#maimouna doucoure#agression sexuelle#agression#sexisme#misogynie#traumatisme#hypersexualisation#sexualisation des jeunes filles#commentaire personnel
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no you don’t understand I grew up with Naissance des pieuvres and now I realise she’s the one in portrait of a lady on fire???? Double crush,
#also watching a deep gorgeously made movie where lesbians weren’t sexualised at all and women had profound relationships was so goddamned u#ughhhhhhhh yes#portrait of a lady on fire#portrait de la jeune fille en feu
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Je suis l'anon d'origine et je suis tout à fait d'accord à propos des profs libidineux, j'en ai eu un en 4ème qui avait pour réputation de se rincer l'oeil dans le décolleté des filles, je peux te dire qu'on était en tee-shirt couvrant quand on avait cours avec lui... En tout cas, je suis contente de ne pas être la seule avec mon opinion, merci à toutes !
Y'avait un prof de dessin dans mon collège qui "sortait" avec ses élèves. Tout le monde savait! Et il a fallu quoi, 15 ans pour qu'une plainte soit déposée et qu'il finisse en tôle ?
Une fille de mon collège s'était faite plus ou moins violer dans les toilettes, tout le monde savait, et personne n'a rien fait, même quand elle était moquée et considérée comme une fille facile.
J'ai une amie proche qui a vécu l'enfer avec un groupe de garçons qui la harcelaient, lui faisait subir des attouchements dans une totale impunité.
Bref des exemples il y en a plein. Et plus on perd du temps à parler de la tenue des jeunes filles, que ce soit pour dire oui ou non au crop top ou quoi, moins on a de temps pour traiter les vrais problèmes. Et en plus, je ne vois personne déplorer la sexualisation précoce des jeunes filles alors que c'était déjà d'actualité quand j'étais au collège.
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Je suis enseignantE. Déjà, ce E change beaucoup de choses. Mon corps est une vitrine, un outil. Il est le vaisseau du savoir que je transmets. De mon autorité, de ma bienveillance.
Mais il est aussi soumis à l'attention, au regard des autres, des adultes et des élèves. Dès l'instant où l'on considère le corps en tant que l'enveloppe qu'il est, on ne peut plus se défaire de cette objectification, inhérente au fait de se présenter comme enseignante, c'est à dire comme dépositaire de toute une série de représentations.
"Le corps enseignant" n'est pas un terme neutre. Nous sommes des corps-toiles, sur lesquels les individus, la société projette. Et cela se vit, à son corps défendant.
La première fois que j'ai réellement pris conscience que j'étais un corps-toile,c'est lorsqu'un élève avait écrit dans son cahier de français "MMe S…, elle est Bone, je la bèse".
Je ne me suis pas mise en colère. Je l'ai envoyé, avec son cahier, chez le principal.
Ce dernier m'a répondu, en me rendant un sourire et le rapport d'incident : "Ce n'était même pas flatteur". Je lui ai répondu, en colère "Ce n'est jamais flatteur".
J'étais en colère, mais surtout abasourdie que cet adulte, cet homme, qui sans même réfléchir aux implications de sa réflexion, se soit permis de statuer sur la validité d'une bêtise de jeune adolescent. Non pas que je n'ai pas été révoltée par la violence du graffiti à mon encontre. Mais cet homme blanc, cis, d'âge moyen, mon supérieur qui plus est, n'a pas vu le problème. Il a semblé ressentir tout au plus de l'embarras suite à ma réponse froide à sa tentative de dédramatisation. Il ne m'a pas demandé comment je me sentais. Il n'a pas pris conscience de la violence que représente des mots qui s'approprient mon corps comme un objet, ces mots apparemment anodins qui anéantissent la personne que je suis pour ne plus être qu'une chiffe à fantasmes d'adolescent.
Ces anecdotes sont pléthores. Elles sont les résultats de l'intériorisation de politiques sexistes, d'une société patriarcale qui éduque de cette manière. Les règlements intérieurs sexualisent le corps des jeunes-filles, avec les fameuses "tenues républicaines", jugent les codes vestimentaires qui ne sont pas ceux de la norme qu'ils tentent d'imposer. L'institution invisibilise les corps dits, ou pensés comme minoritaires à travers le contenu des enseignements : quid des corps racisés sous-représentés dans les manuels scolaires? Quid des corps intersexes, transgenres desquels on a du mal à parler faute de renseignements, d'information, de formation sur le sujet? Quid des corps handicapés, que l'on peine à intégrer, faute de moyens?
Lorsqu'on enseigne, notre corps est constamment commenté. On me fait, adultes comme élèves, des remarques sur mes tatouages, sur la manière dont je me vêts, sur mon physique, sur mon appartenance à une certaine classe sociale. Et souvent, quand bien même ces remarques se veulent bienveillantes, elles montrent à quel point les représentations sont normées.
Ne pas être dans une forme de norme vis-à-vis de ce qui est attendu d'une professeure de français, c'est soit permettre de donner de nouveaux référents, soit rappeler à ces autres corps qu'autre chose est possible.
Les élèves posent beaucoup de questions dont celle des origines, et sont toujours décontenancés et avides des ces référents.e.s qu'iels semblent rechercher à tout prix. En effet, je fais le choix de ne pas leur dire d'où je viens, dans quelle case ranger ce corps qu'ils voient tous les jours, dans les bons, comme dans les mauvais. Parce que je sais qu'à l'instant où je leur dirai que moi aussi je viens du 93, que moi aussi, je suis "issue de l'immigration", que mon père est musulman et que j'ai grandi avec cette religion, ils changeront leur regard. Ils ne m'entendront plus de la même manière.
Je me suis beaucoup interrogée sur cette question précise du dévoilement de soi. Et j'ai fini par adopter un statu quo : je ne réponds à ces questions qu'à mes élèves de troisième, en fin d'année, lorsque nous savons l'année finie et les au-revoirs proches. Ce sont des élèves avec qui j'ai eu le temps, sur plusieurs années, de nouer des liens de confiance et de connivence même parfois.
Et quasiment à chaque fois, j'obtiens la même réaction : l'étonnement. Une fois, une élève m'a dit "Mais Madame, jamais j'aurais deviné, vous avez l'air d'une bobo parisienne". Si j'ai fini par faire le choix de ce dévoilement, c'est parce que je suis persuadée d'une chose : il transmet, a posteriori, cette représentation à la marge d'une norme.
Les élèves nous disent, me disent que je parle trop français. Ils me voient comme une femme blanche, d'un milieu qu'ils imaginent aisé, et qui vient pousuivre le travail d'"intégration", leur apprendre ce "français" qu'iels ne s'approprient que difficilement.
La langue c'est la terminaison des corps. C'est ce qui complète le langage du corps, de ce qu'il montre.
Ils sont parfoisréfractaires à la sacro-sainte langue de Molière, et étrangement beaucoup moins à ce que d'aucuns considèrent comme une entorse : l'écriture inclusive, pour ne citer que cela.
Lorsque je l'emploie, au détour d'une phrase, lorsque je dis "autrice", ils s'offusquent moins que lorsque je pratique l'inversion du sujet dans une question. En effet, et il faut le voir pour l'envisager sans jugement, le français "français", est une violence. Il renvoie à ce que les élèves ne comprennent pas. Lorsqu'on lit un texte, qu'elle qu'en soit la difficulté, leurs corps se crispent, et bien que je leur demande toujours "Qu'avez-vous compris?", Il y en a toujours pour répondre "rien".
Or c'est faux. Je le leur dis. Mais je vois comme c'est dur pour eux. Il ne s'autorisent pas l'accès à ce langage. Parce que celleux qui l'emploient sont les gens qui la plupart du temps, de manière plus ou moins ouverte, leur font sentir que ce français est inaccessible, qu'il n'a pas sa place dans leur bouche. Comme aujourd'hui, des députés, l'Académie Française, s'acharnent à nous dire qu'il n'y a pas de raison de rendre visible la moitié de la population. Récemment, un député a déposé un texte à l'Assemblée nationale pour que les enseignant.e.s qui utilisent l'écriture inclusive soient sanctionné.e.s d'une amende de 5000€. Pour information, c'est beaucoup plus que l'amende pour outrage sexiste (750€), par exemple. Les Immortels continuent de nous dire que le masculin français est en réalité un neutre. Ces personnes refusent de voir que la langue que l'on enseigne, c'est celle qui a intériorisé une quantité de violences qu'il est un devoir de rejeter. Jusqu'à il y a peu, le "nègre" désignait le prête-plume, le "petit-noir", le café, et ainsi de suite. On enseigne Molière, avec ses bastonnades sexistes. Il est un fait historique avéré que ces messieurs de l'académie, dès sa création, ont masculinisé le langage (cf, Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin, Éliane Viennot, 2014, éditions ixe).
Ainsi, les langages à la marge se rejoignent. Comme les corps à la marge. Il n'est donc pas étonnant que les élèves adoptent plus facilement l'écriture inclusive en tant qu'une démarche positive, incluante, bienveillante enfin.
Il me semble qu'il faut penser l'enseignement dans ces termes : il est fondamental de normaliser la pluralité des corps, la pluralité des langages. Il faut enseigner à partir des expériences propres de celleux qui reçoivent l'enseignement. Souvent, mon travail, je m'en rends compte, impose une grande violence. Ce français, nécessaire mais pas hégémonique, il faut y intégrer le leur, leur en dire la légitimité. Leur montrer les ponts. Il faut leur montrer les corps dans l'art, les corps opprimés, ils faut leur dire l'histoire des langues, des mots. Leur rappeler enfin que la domination n'existe qu'après la mixité. Que leur force c'est ce que la société actuelle leur montre comme une menace.
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Sexualisation et dérives - les problèmes des auteurs et des fandoms
Dans l’imaginaire populaire la sexualisation est le fait de pousser un personnage à agir d’une manière sexuelle, ou du moins d’avoir des actions tendancieuses faites sur elle, avec ou sans consentement. Le Larousse nous donne : “Action de sexualiser ; fait d'être sexualisé. Apparition, au cours du développement d'un individu, des traits caractéristiques de l'un des deux sexes.” Un trait caractéristique serait ici des éléments qu’on ne retrouve pas chez l’autre sexe, en l’occurrence pour une femme la poitrine, le vagin mais surtout les formes et la courbe qu’elles rendent (un corps féminin et masculin sont construit différemment, une femme aura toujours plus de courbe, surtout au niveau des hanches notamment en raison du fait que cette partie se développe à l’adolescence en prévision d’accueillir un bébé.)
Également, gardez en tête que même si la sexualisation est plus souvent axée sur des personnages féminin elle est également présente sur des personnages masculins.
La sexualisation des personnages est un sujet très très souvent débattu littéralement toute les franchises, et à juste titre. C’est un sujet important et qui a particulièrement été discuté récemment, du fait que les jeunes filles et femmes rejoignent de plus en plus des fandom d’œuvres qui traitent les femmes comme des poupées.
Il y a deux problèmes majeurs dans la sexualisation et les premiers sont fandom et l’auteur : les deux ont leur rôle à jouer et ils peuvent aller de paire tout comme ils peuvent être indépendants l’un de l’autre ; le deuxième problème est le fait que la plupart des personnages sexualisés soient mineurs dans le cas des animés et des mangas, mais on va développer chacun de ces points indépendamment.
Premièrement, pourquoi différencier le fandom et l’auteur ? En fait l’auteur peut avoir énormément d’impact sur la manière dont un fandom appréhende des personnages, cependant ce n’est pas lui qui dicte tout ; vous pouvez souvent différencier les fandom et même si c’est bizarre leur donner des "énergies" (???).
En l’occurrence j’aimerai qu’on prenne l’exemple du fandom de Boku No Hero Academia, car Dieu sait que 90% des gens de ce fandom iront en enfer. Ça fait depuis maintenant 2 ans que ce fandom se fait taper sur les doigts pour sa sexualisation accrue de mineurs (mais ça c’est pour après) cependant en regardant le manga Horikoshi fait un travail plutôt efficace dans la sexualisation de ses personnages.
Il y a évidement le cas de Momo et de sa tenue disons peu adaptée (même si elle sert a ses intérêts pour son pouvoir mais bon laisser ses jambes et bras uniquement découverts aurait été tout aussi efficace..) cependant les personnages féminins sont très peu sexualisés dans le manga. Midnight et MT Lady sont des adultes conscientes de leur corps et confiantes et malgré tout, lorsqu’on les voit combattre, leurs combats ne se transforment pas en un striptease. Ça c’est un point que je trouve important à relever.
Un personnage peut être sensuel, sexuel, si cela sert a des intérêts de développement du caractère. Lorsqu’on a confiance en soit on a tendance à plus se montrer, à porter des vêtements plus proches ou du moins qui nous mettent en valeur ; rendre un personnage adulte sensuel et de fait confiant dans son apparence et dans ses actions ce n’est pas mauvais, c’est le faire se déshabiller dans des moments inapproprié qui l’est. Non faire un concours de bikinis entre Mirajane et Jenny au lieu d’un réel combat c’était pas amusant à regarder. Si Mirajane était en effet plus forte que Jenny, ce qui s’est vu à la fin du combat, vous auriez pu faire un combat où Mirajane écrase Jenny en 2s.
Le problème est que créer un personnage sensuel et confiant juste pour pouvoir sexualiser ce personnage quand ça t’arrange c’est mauvais. C’est mauvais pour la représentation (une femme qui se dévoile un peu est forcément un objet sexuel) mais également pour ton personnage ! Tu créer un personnage plat au final et tu créer des trous scénaristique que tu ne peux pas combler avec ce personnage, car il n’est pas assez développer, de ce fait ça créer des situations récurrentes.
J’ai beaucoup parlé de l’auteur ici du coup enchaînons sur les démon que sont les fandoms. Honnêtement les fandoms jouent une grosse part dans la sexualisation. Déjà au delà du fandom il y a la fameuse rule 34 (La rule 34 est un meme qui stipule que, en règle générale, la pornographie sur Internet existe sur tous les sujets imaginables.) qui créer énormément de déviance (sérieux du porno de trombone les gars..) mais les artistes et “écrivains” (wattpad ❤️) des fandoms sont les plus gros cancers dans la sexualisation.
Je parle pas des artistes et écrivains qui créent des chefs d’œuvres et font vivre le fandom, vous on vous kiffe continuez svp, je parle de ceux qui peuvent pas s’empêcher de dessiner un personnage d’une manière provocative ou de créer un One Shot de ce personnage qui, pour dire ça poliment, pratique le coït avec toute sorte de gens. Il n’y a rien qui vous en empêche d’aimer ça et d’en écrire, mais sur des adultes, pas des mineurs.
Parlons des mineurs et de leur sexualisation. Comme je disais y’a 2 lignes il n’y a rien de mal à créer des fanfic et fanart de cul sur des personnages adultes, si c’est votre délire et que ça fait de mal à personne go i guess? Cependant pas sur des mineurs.
Premièrement, c’est malsain de sexualiser un mineur, MÊME SI VOUS L’ÊTES AUSSI. Ce n’est pas une excuse, dans la vraie vie vous n’avez pas non plus le droit de sexualiser un autre mineur, si c’est fait verbalement ça s’appelle une agression sexuelle pour rappel. De plus trouver des excuses comme ça en mode “je suis mineur” ça banalise le fait de se faire sexualiser tout court. Un mineur n’a pas à se faire sexualiser et (petite parenthèse pour dériver sur la vraie vie, il n’y a qu’une seule situation où vous devez vous sentir bien d’être sexualiser et c’est lorsque vous êtes consentants donc en flirt ou pendant un acte sexuel. Ne vous laissez jamais faire si on vous dit des obscénités.) une personne majeur non plus.
Le problème est que “oui techniquement il est pas vivant et c’est qu’un dessin vous exagérez” NON. C’est de la p*dophilie banalisée et ça n’a pas à exister ; rendre un personnage mineur sensuel c’est malsain, dérangeant et c’est un réel problème. Y’a pas de “oui mais au Japon l’âge de consentement est à 13 ans.” C’est pas parce que quelque chose existe et est banalisé qu’il est moral. Il est ici question de moralité, ce que vous ne faites pas dans la vraie vie vous ne le faites pas sur des personnages fictifs.
Déjà car ça renvoie une image de vous particulièrement dérangeante mais également parce que ce comportement déviant peut évoluer dans la vraie vie et dire l’excuse du “consentement à 13 ans” c’est déjà relier inconsciemment ces actes à la vraie vie et je débattrais pas là dessus. Et pour parler de moralité j’aimerai rajouter un petit point bonus ; sexualisation des relations LGBTQ + et particulièrement lesbiennes et homosexuelles. C’est mal point final.
Déjà les relations dans les “yaoi” et “yuri” (qui sont les catégories sexuelles du mlm et wlw je tiens à le rappeler) sont souvent basées sur un concept de v*ol et de non consentement, c’est ultra frappant quand on en lit un, et honnêtement c’est effrayant. De plus NON un couple homosexuel n’a pas “dominant” et “dominé” tout le temps; c’est terriblement malsain de penser ça. Les relations sexuelles des personnes LGBT ne sont pas des vidéos pornographiques et ne sont pas là pour assouvir vos besoins fétichistes. (et au passage Killing Stalking est pas un mlm c’est un thriller psychologique et les deux personnages masculins ne sont même pas tous les deux gay ❤️) bref c’était un point bonus très court. conclusion : sexualisez pas les mineurs et relations LGBT.
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Le T-Shirt de la Honte: Vade Mecum vénère
Nous sommes en 2020. Voilà six ans que j’ai écrit Salope ! Réflexion sur la stigmatisation, essai dans lequel je parle d’une ville aux Etats-Unis ou une jeune fille s’est fait affubler d’un grand T Shirt parce qu’elle portait une tenue jugée inadéquate. Cette pratique, que j’imaginais exotique et impensable chez nous, est aujourd’hui sur le devant de la scène pour avoir été dénoncée à Genève, au Cycle de Pinchat. Le Département de l’Instruction Publique patauge dans sa défense, opère un petit Tchatcha (un pas en avant un pas en arrière) et les concernées organisent la résistance.
Bon, moi je bous. Beaucoup on déjà écrit là-dessus et c’est très bien mais j’ai envie de faire un petit vade macum du T Shirt de la honte.
Pourquoi, simplement, ça joue pas
« Le but n’est pas d’humilier » nous dit Anne Emery Torracinta ce weekend dans la Tribune de Genève. Or, l’intention n’est pas déterminante quand on parle de violence sexiste et sexuelle (c’est pas moi qui le dit, c’est le code pénal). Même si les écoles n’ont pas pour but de stigmatiser, elle stigmatise en affublant une jeune fille d’un t-shirt visible qui cache son corps qu’on considère comme problématique. C’est ça, un stigmate : une marque visible sur le corps de quelqu’un pour l’inscrire dans la marge. Les écoles devraient le savoir puisqu’elles ont pour mission de dispenser des outils intellectuels, non ? Bref.
Ce T-Shirt est une violence sexiste institutionnelle. Alors oui, ça « prépare » les jeunes filles à la société dans laquelle on vit, qui est violente et sexiste, mais ça ne leur donne pas du tout les outils pour s’en défendre. Au contraire, en tant que stratégie de sexisme ordinaire, elle participe à imposer aux filles « leur place » dans la société, et du sexisme ordinaire aux violences sexuelles, il n’y a qu’un pas (c’est pas moi qui le dit, c’est le BPEV).
C’est pas sexiste, c’est pour les filles comme pour les garçons
C’est toujours le droit qui le dit : à situation égal traitement égal, à situation inégale traitement inégal. Or, oui, allo, on vit dans une société inégale, sexiste, en particulier quand on parle du corps, des exigences « esthétiques » et de la mode. Par exemple, si tu interdis aux « personnes » épilées de venir en classe, en fait, ton interdiction vise les femmes, vu que les hommes ne s’épilent pas. Vu que ton interdiction, même ne visant pas spécifiquement les femmes, s’inscrit dans un cadre inégalitaire, elle devient de fait inégalitaire. C’est comme ça, et ton intention d’être sexiste ou pas, encore une fois, elle n’est pas opérante et donc non avenue. Merci, au suivant.
Les filles sont sursexualisées beaucoup trop jeunes
Oui, ça c’est vrai. La société, la mode, notre culture, le patriarcat et les T-Shirt de la honte sexualise le corps des femmes, beaucoup trop tôt. (Ah oui, parce que mettre un T-Shirt trop grand et cacher le corps des filles pour éviter la sursexualisation, c’est un peu comme se faire une crête sur la tête pour éviter d’avoir l’air punk…) Trop tôt, les filles ont conscience de leurs kilos en trop, de leurs poils, de leur beauté, et que leur corps est sexuel puisque très tôt elles doivent faire face à cette culture et aux violences sexistes de la part d’homme beaucoup plus âgés. Elles savent déjà que leur réussite sociale sera impactée par leur beauté, elles savent que leur corps est un outil. Et comme elles sont stratégiques, elles capitalisent là-dessus. Si on veut pas que les femmes capitalisent sur leur physique alors il faut opérer bien des changement et bien en profondeur. Mais demander aux jeunes filles d’assumer individuellement ce paquebot social qu’est le sexisme et en particulier la sexualisation du corps des femmes, c’est un peu gros quand-même.
« Le monde de l’entreprise pour lequel nous préparons les jeunes »
Ça y est, c’est dit, l’école actuelle prépare les jeunes au monde de l’entreprise. C’est surement pour ça que j’ai jamais été très bonne à l’école. Dans une entreprise, on peut pas mettre de Croptop. Soit. Alors, je suis surement pas un exemple pour la jeunesse mais je vous montre dans quelle tenue je travaille moi…
Je veux bien que l’école prépare les jeunes, mais apparemment elle a un peu de peine à mettre à jour sa vision du monde du travail...
Si ce qu’AET veut dire c’est que l’école doit outiller les jeunes, et les jeunes filles notamment alors là on est d’accord. Il faut outiller, il faut aider à développer la capacité d’agir, la capacité à faire des choix, à être actrice. Or, ce T-Shirt, c’est une violence sexiste. Par définition, les violences sexistes privent les femmes de capacité d’agir. Elles les menacent pour les contraindre. Elles les stigmatisent pour les faire entrer dans le rang de ce qui est jugé comme correct. Dire à une jeune fille « ta tenue est inadéquate parce que trop sexy » c’est lui dire « c’est toi la responsable si on te sexualise, et si on te viole ». C’est lui dire « ton corps pose problème ». C’est tout sauf un outil. Pire, c’est une privation d’outils, d’autodétermination, de capacité à dire oui ou à dire non. Imposer le T-Shirt à au corps d’une jeune fille, opérer sur elle cette violence-là, c’est lui faire intégrer les bases de la culture du viol. C’est lui inculquer que c’est pas elle qui décide.
Ça dérange les garçons
Heureusement AET n’a, à ma connaissance, pas dit ça dans les médias (bien que quand elle parle de lieu d’étude pacifié, on sait que l’idée n’est pas loin). Mais c’est ce qu’un prof a dit cette semaine à la fille d’une copine et qui ressort systematiquement des témoignages : si les filles doivent se changer, c’est parce qu’elles dérangent les garçons.
On dérange les filles pour qu’elles ne dérangent pas les garçons. Pour que les garçons puissent étudier en paix, on pense qu’on peut stigmatiser les filles. Ou trouve que l’instruction des garçons est plus importante que celles des filles. Car sinon, on pourrait aussi considérer que ce sont les garçons qui posent problème, et leur demander de rentrer chez eux, plutôt, et laisser les filles qui n’ont rien demandé, bosser tranquille.
En fait, on considère que l’espace est aux hommes, encore, l’espace scolaire comme les autres. Un a parte, il y a quelque temps j’étais dans la douche des femmes d’une piscine publique et je me lavais, à poil (car se doucher habillée, bon). Une femme, bardée d’un petit garçon, m’a demandé de me rhabiller parce que… elle était avec un petit garçon. On demandait à une femme dans une douche non mixte de se rhabiller à cause de la présence d’un homme (tout petit fut-il). Même la douche des femmes devait être pensée pour la présence masculine.
Le but de l’école ne devrait pas être de fabriquer un lieu d’instruction tranquille pour les garçons au dépend des filles. D’ailleurs, si c’était le cas, elle travaillerait surement d’avantage sur la masculinité hégémonique qui détourne les jeunes hommes du travail scolaire beaucoup plus surement que les croptops. En outre, si on prépare les jeunes filles au monde du travail et à choisir les tenues adéquates, on pourrait peut-être penser à préparer les garçons à un monde dans lequel ils ne sont pas les kings et où ils peuvent prendre sur eux si un décolleté les distrait. Au contraire on colle un T-Shirt à une fille, ce qui dit implicitement aux hommes « votre regard était légitime », on leur inculque la culture du viol.
Évidemment, double standard, on demande pas aux garçons d’être moins sexy parce que ça dérange les filles, non, les filles elles ne sont pas des actrices sexuées, elles ne sont que des objets de désirs. J’irais également jusqu’à dire que c’est hétérosexiste ? je vais me gêner.
A moins que… ce ne soit les profs adultes qui soient dérangés par les croptop des élèves ? Mais non, enfin, les enseignants ne regardent pas les jeunes filles avec ses yeux là quand-même, et ils savent se tenir, ce sont des professionnels. Ils se gèrent, eux. Si on demande à des adultes d’encadrer des ados, notamment des filles, c’est qu’on leur fait confiance pour être adéquat, sinon on oserait pas leur confier nos enfants (imaginez-donc). Là n’est certainement pas le problème.
On a qu’à remettre l’uniforme
Mais vas-y Anne, remets le l’uniforme, si tu trouves rien d’autre pour lutter contre le sexisme et la stigmatisation ! Fais une chose, mais fais-là ! Des outils il y en a, ça fait 8 ans que je te le dis, si t’en trouve aucun autre, prends celui-ci ! Ça sera TON aveux d’échec, tant pis pour toi, mais au moins t’auras fait quelque chose !
J’ai rien contre l’uniforme, sérieusement. Il uniformise, c’est son boulot, il clarifie les choses, il lutte contre les disparités économiques et sociales. Et c’est un outil (un parmi d’autre) de gestion de la mixité. Parce que depuis que l’école est mixte, on en a pas beaucoup mis en place, des outils, pour gérer ça. Or la mixité ne fabrique pas l’égalité, au contraire. Si tu mets les agneaux dans la cage du loup, les agneaux passent un sale quart d’heure. Les rapports de pouvoir qui pré-existent à la mixité se retrouvent dans les espaces nouvellement mixtes.
Ça c’est vraiment le truc qui me met en pétard avec cette histoire. Ça fait des années qu’on est nombreuses à proposer des outils, des programmes, des idées, notamment au DIP. Ça fait des années que des féministes partout dans le monde développent des outils pour gérer la mixité et le sexisme. Mais le DIP n’a aucun moyen et les directions ont toute marge de manœuvre pour faire ce qu’elles veulent (y compris rien). Et la cheffe du département vient nous dire « ah ben si ça vous plait pas, panpan culcul, on remet l’uniforme » en prenant de haut les gens légitimement en colère, sans se rendre compte que cette solution, c’est juste la honte du DIP! Ça fait 4 ans que l’école genevoise est éclaboussée par les affaires d’abus, ils ont pas commencé à poser les bases d’une lutte efficace contre le sexisme, et non contents de cette situation, ils participent au problème en mettant en place un outil violent et inadéquat, et ensuite se foutent de nous quand on dénonce le problème et qu’on leur demande des comptes. Cette condescendance-là est inadmissible.
Ouais, alors remettez-le, l’uniforme, no problemo, mais faites QUELQUE CHOSE ! Et si jamais je suis à disposition, comme je l’ai toujours été, pour participer à la réflexion (j’ai quand même publié un livre sur la question), et je connais plein d’autres femmes outillées qui le sont aussi. Mais mon expérience (ça fait huit ans que j’essaie de bosser avec eux) c’est que dès qu’on présente le problème comme un phénomène structurel et institutionnel, la réponse c’est « non merci, on va plutôt organiser une projection de l’Ordre Divin, et ne vous en faites pas nos enseignant-e-s ne sont pas sexistes ». Alors oui, on est un peu vénère.
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Marianne relance le débat à l’aide d’un sondage commandé à l’Ifop et publié ce mardi 29 septembre. Sans que cela soit vraiment une surprise, les résultats de ce sondage montrent l’ampleur des crispations sur le corps des jeunes filles. L’article décryptant la pudibonderie générale et l’éternelle sexualisation des corps des filles mises en lumière par ce sondage ne dit d’ailleurs rien des tenues masculines. C’est nous ou y a comme un double standard ?
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La représentation des femmes dans les médias
La représentation des femmes dans les médias a toujours été un sujet brûlant. Si les médias reflètent et façonnent la société, la manière dont les femmes y sont représentées influence profondément les perceptions et les attitudes envers le genre. Examinons cette représentation et ses implications. Historique de la représentation des femmes dans les médias Une image stéréotypée Pendant des décennies, les femmes étaient souvent cantonnées à des rôles de mères, d'épouses ou de séductrices. Rarement présentées en tant que leaders ou expertes, elles étaient plutôt reléguées au second plan. L'évolution progressive Avec les mouvements féministes et la prise de conscience sociétale, la représentation des femmes a commencé à évoluer. Elles sont devenues plus présentes et dans des rôles plus variés. Les médias modernes et la représentation des femmes Une présence accrue mais… Aujourd'hui, les femmes sont bien plus présentes dans les médias. Cependant, des problématiques subsistent, comme la sexualisation excessive ou la surreprésentation de standards de beauté irréalistes. Les femmes de pouvoir dans les médias Les femmes leaders, PDG ou politiciennes, ont plus de visibilité médiatique. Toutefois, leur représentation est parfois biaisée, se concentrant davantage sur leur apparence ou leur vie personnelle plutôt que sur leurs compétences. Les conséquences de cette représentation Impact sur l'image de soi La manière dont les femmes sont représentées influence l'image que les femmes ont d'elles-mêmes. Les standards de beauté irréalistes peuvent engendrer des complexes et des troubles du comportement alimentaire. Influence sur les jeunes Les jeunes filles, grandes consommatrices de médias, sont particulièrement influencées. Leur perception d'elles-mêmes et de ce qu'elles peuvent accomplir est façonnée par ces représentations. Vers une meilleure représentation Les médias responsables Certains médias s'efforcent de briser les stéréotypes, mettant en avant des femmes inspirantes, fortes et diversifiées. Ces efforts doivent être salués et encouragés. A voir : Comment définir l’inclusion sociale ? Le rôle du public Le public, en tant que consommateur, a un rôle à jouer en soutenant les médias qui offrent une représentation équilibrée et en critiquant ceux qui perpétuent les stéréotypes. La représentation des femmes dans les médias est un reflet de la société, mais elle influence également cette même société. Si d'énormes progrès ont été réalisés, il reste encore du chemin à parcourir pour que chaque femme puisse se voir et se reconnaître de manière équitable et réaliste dans les médias. Read the full article
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Conclusions personnelles
- Visionnage: Mignonnes de Maïmouna Doucouré
J’ai été voir Mignonnes au cinéma parce que la description qui en circulait sur ce site était aux antipodes de la façon dont j’avais vu la réalisatrice en parler. Je ne regrette pas de l’avoir vu.
D’abord, parce que Mignonnes est un film plein de nuances. Il déborde d’expériences personnelles, avec une justesse de regard et une sensibilité qui suggère calmement l’oppression et la souffrance que peut subir une pré-adolescente qui grandit en France dans une famille issue de l’immigration. C’est un point de vue nouveau pour toute une part de la population française, un point de vue d’autant plus important qu’il donne la parole à des expériences peu répandues.
Le film n’est pas dans l’outrance en ce qui concerne la situation familiale, ou la religion. Tout est présenté du point de vue d’Aminata qui ne sait pas forcément comment comprendre ou réagir à ce qui se passe autour d’elle. Les personnages et les situations sont décrits de façon nuancée, dans leurs points négatifs comme positifs, caractérisés par une profondeur et un refus des stéréotypes. Par exemple, la mère d’Aminata, mère quasi-célibataire maltraitée par son mari, n’est pas réduite à une femme sans volonté et incapable. Elle est entière dans sa douleur, mais aussi dans sa résolution de faire bonne figure, et elle n’impose pas à sa fille de se sacrifier de la même façon ou d’accepter un destin misogyne.
En ce qui concerne l’hypersexualisation, que ce film dénonce selon sa réalisatrice, le tableau est nettement plus mitigé. Les scènes représentées renvoient à des comportements et des occurrences qui ont déjà lieu dans la réalité. Des jeunes filles sont ainsi sexualisées par l’imitation de comportements dont elles ne comprennent pas la portée délétère. La réalisatrice a fait un travail de recherche sur le sujet pendant plus d’un an, après avoir elle-même observé une telle hypersexualisation lors d’une soirée. Elle a interviewé des centaines de pré-adolescentes car le phénomène lui semblait hautement critiquable et que cette critique n’avait pas assez de visibilité dans le paysage français. Toujours d’après Maîmouna Doucouré, les actrices étaient volontaires, accompagnées sur le plateau de tournage par un psychologue (haha!) et par leurs parents, ainsi que par toute l’équipe du film. Parce que je ne n’ai pas vraiment foi en notre époque, je pense que les actrices s’en sortiront mieux que leurs paires malgré les images sexualisées d’elles qui ont été filmées, parce qu’elles ont participé à la réalisation du film et qu’elles ont à présent conscience du problème. Toutes les pré-adolescentes qui s’exposent ainsi sexuellement, en particulier sur les réseaux sociaux, n’ont pas conscience des conséquences de leurs actes.
Il n’en reste pas moins que la façon dont le sujet de l’hypersexualisation a été traité dans ce film apparaît comme un échec. Malgré un potentiel certain—la juxtaposition de réaction enfantines et de comportements sexualisés qui soulignent leur caractère saugrenu et déplacé pour des filles de leur âge; la représentation de la désapprobation des adultes; le rappel de la loi—le film échoue parce qu’il est coupable d’exactement ce qu’il dénonçait. Les Mignonnes sont sexualisés et ces images sont mises à la disposition des prédateurs sexuels.
Certes, le fait que des hommes s’emparent d’images d’enfants qu’ils considèrent comme sexuelles ne suffit pas à considérer un film comme un échec. Les hommes sont notoirement pervers, et si on devait arrêter de faire des choses parce que les hommes risquent de les détourner, on resterait cloîtrées chez nous. Peut se poser en effet la question des scènes à la plage implicant des enfants—des petites filles en maillot peuvent facilement être sexualisée—ou même de n’importe quelle scène de danse faisant intervenir des filles—que ce soit de la danse classique ou non, les tenues impliquées sont souvent moulantes. De même, la question de jusqu’où pousser l’art est pertinente. Malgré les conventions censées protéger les droits des enfants, les impliquer sur des tournages de cinéma revient à faire travailler des enfants. Malgré les autorisations parentales, les enfants n’ont pas de contrôle sur leur propre image; comment gérer leurs regrets lorsqu’elles grandissent et réalisent ce qu’on leur à fait faire? Devrait-on cesser totalement de faire jouer des enfants dans les films?
Se pose aussi la question de comment dénoncer l’hypersexualisation des jeunes filles, parce que c’est un phénomène de plus en plus présent dont on parle trop peu. Ecrire des articles ou des livres n’implique pas forcément de partager des images sexualisées d’enfants, mais se contenter d’un tel moyen de critique prend le risque d’être aride, de manquer encore une fois de visibilité quand au phénomène qu’il dénonce, et de ne pas réussir à le cerner complètement, puisque c’est un phénomène hautement visuel. Un documentaire à la télévision aurait peut-être été moins sexualisant, mais sa diffusion dans le foyer familial aurait risqué la censure de la part des parents par exemple—ça n’arriverait jamais à ma fille!—et aurait pu étouffer une discussion nécessaire. Le choix d’un film sorti en cinémas est donc judicieux, parce qu’il permet une certaine intimité hors de la sphère familiale qui peut être suffocante. Lors de la séance à laquelle j’ai assisté, le public était au trois-quarts féminins, avec de nombreux couples mère-fille. La promotion du film en France était axée sur la vision d’une expérience personnelle (celle de la réalisatrice) et sur la critique de l’hypersexualisation. En réponse, le public était plutôt des jeunes filles et leurs parents. En revanche, la promotion aux Etats-Unis, par Netflix, était elle axée sur une expérience de danse sexuelle par des petites filles, aucun doute donc que le film a été plébiscité par les pédophiles.
Lors de mon visionnage en France, il ne fait aucun doute que le message sur les dangers de l’hypersexualisation est passé. Le public, celui visé par la réalisatrices (les jeunes filles qui peuvent être victimes d’hypersexualisation), était inconfortable lors des scènes de danse très sexuelles et d’objectification. En sortie de salle, les discussions étaient animées. Si le but de ce film était d’augmenter la visibilité du problème, c’est chose faite. Au moins, on parle de l’hypersexualisation maintenant. Mais à quel prix?
Parce qu’il demeure le problème de savoir comment le film a pu louper le coche à ce point et tomber dans l’hypersexualisation lui-même, alors qu’il était si près de réussir. La réalisatrice a-t-elle voulu faire exactement ce qu’elle dénonce pour produire l’inconfort et la colère chez tout spectateur avec une conscience? Sa vision a-t-elle été déformée par des influences mâles qui finançaient le projet? Je ne pense pas qu’on puisse totalement crucifier Maïmouna Doucouré, parce que son film reste extrêmement intéressant pour sa vision de l’enfance issue de l’immigration en France, pour sa description d’une situation familiale compliquée, du rejet de l’autorité et des conventions avec l’adolescence, et du climat toxique qui peut exister en parallèle de l’adolescence. Néanmoins, ces points positifs n’excusent pas tout. Elle aurait pu faire mieux, mais ce film n’est pas non plus une oeuvre pédo-pornographique. En choisissant de simplement montrer sans vraiment imposer de conclusions à tirer au spectateur, et non pas de critiquer ouvertement, Maïmouna Doucouré adopte une position qui se défend mais avec laquelle je suis en désaccord: l’art fait toujours passer un message, et sur un sujet si important, le laisser ambigu est en soit une renonciation. Elle reste dans une dynamique de “les femmes (et les filles) devraient pouvoir faire ce qu’elles veulent”, donc dans une dynamique d’anti-féminisme libéral.
Extraits d’interview avec la réalisatrice pour éclairer son point de vue personnel:
“En tant que réalisatrice, je me devais d’être au plus près de la vérité. Pour faire le film, j’ai réalisé une enquête de plus d’un an lors de laquelle j’ai rencontré de nombreuses petites filles entre onze et douze ans. Elles m’ont raconté leurs histoires, la façon dont elles se situent en tant que jeunes filles et futures femmes, mais aussi la manière dont elles se construisent avec leur famille et leurs amis, à l’heure des réseaux sociaux. Toutes ces histoires ont nourri le scénario.” (source)
“J’ai d'abord fait un travail de documentation pendant plus d’un an et demi pour écouter les récits de jeunes filles dans tous les milieux sociaux et la plupart des faits que vous voyez dans Mignonnes sont tirés de faits réels. Je leur ai demandé comment elles se situent en tant que futures femmes. Comment elles vivent leur féminité, leur corps qui se transforme. Les seins qui poussent, les règles… ça peut être assez violent. Violent parce que parfois ça va trop vite. Parfois, ça ne va pas assez vite. Et croyez moi que quand ça ne va pas assez vite, c’est tout aussi violent ! Ces filles sont dans une comparaison des corps qui les entoure, aujourd’hui avec les réseaux sociaux aussi : les corps objectivés que l’on voit sur la toile à longueur de journée, et auxquels elles veulent absolument ressembler, alors que leurs seins n’ont pas encore poussé…” (source)
"Je veux que chaque spectateur puisse devenir une petite fille de 11 ans pendant 1 h 30. Pour comprendre et non juger. […] J’ai fait ce film pour qu’on ouvre les yeux. Quand des préados de 13 ans cumulent 400 000 abonnés sur Instagram en posant en string, ça crée forcément un mimétisme chez des filles un peu plus jeunes qui aspirent à entrer aussi dans la lumière. Donc, puisque je me situe dans leurs têtes, je devais montrer à l’image cette hypersexualisation et la jouissance qu’elles peuvent prendre dans cette représentation. […] Je ne les montre pas nues ou en string. Je donne à voir ce qu’Amy va chercher dans ces moments en apparence extrêmes : une libération. Le plus important pour moi est qu’elle puisse prendre le temps de choisir la femme qu’elle veut être sans qu’on ne lui impose rien. Dans la même logique, je ne veux, moi, rien imposer aux spectateurs." (source)
"C’est une évidence : ce film n’aurait pas pu être tourné par un homme. D’abord parce qu’il n’aurait pas pu aborder aussi spontanément que moi des préados dans la rue. Mais aussi parce que sa manière de filmer aurait été différente. Il y a chez moi, en tant que femme, une identification très forte aux personnages qui influence ma façon d’observer, donc de filmer. J’aime le cinéma de sensations. Et ce sont aussi les miennes que je cherche à faire ressentir." (source) [Sur ce point je suis très sceptique, dans les scènes de danse le regard correspond beaucoup plus au “male gaze” qu’à un quelconque regard féminin.]
#visionnage#mignonnes#maimouna doucoure#commentaire personnel#conclusions personnelles#misogynie#sexisme#hypersexualisation#c'est fort dommage qu'est est loupé le coche à ce point#ça aurait pu être une très bonne critique de l'hypersexualisation#mais ce film commet exactement ce qu'il aurait voulu dénoncer#dommage dommage dommage
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Le collège
TW harcèlement scolaire
La puberté, c’était mon véritable némésis, un enfer crée par des adultes et des adolescents plus machiavéliques que satan en personne. J’ai intégré un collège catholique privé, à cause de mes antécédents. Comme j’étais un enfant assez “bizarre” selon les gens, j’ai passé mon parcours scolaire à être harcelé. Dans le public, j’étais marginalisé, ostracisé, on me frappait, et personne ne faisait rien, ma mère luttait inlassablement dans le bureau des directeurs qui ne bougeaient pas le petit doigt, et le personnel sous payé, en l’occurrence les dames de la cantine qui étaient aussi surveillantes à contre coeur me disaient que si je ne voulais pas me faire frapper je devais passer ma récré à m’asseoir à côté d’elles sans piper mot. Du coup, lorsque l’on a déménagé de la campagne pour vivre en ville, ma mère a opté pour le privé catho, quitte à y laisser une bonne partie de son maigre salaire.
Je ne me faisais plus frapper. Mais là a commencé un harcèlement bien plus dur que quelques pincements et coups dans le bide. à la place, des insultes, mes affaires se retrouvaient chaque récré dans la poubelle, j’étais “le garçon manqué cassos sans le sou” parmi les bourges et les bourgeoises aux vêtements impeccables et accordés à leur genre. Je me balladais avec un vieux pantalon ample noir que j’adorais parce qu’il avait plein de poches partout et cachait mes hanches. J’avais une coupe au carré, mes cheveux étaient teints en roux parce que j’adorais cette couleur, et je marchais comme une caricature de type barraqué qui se la pète, tout simplement parce que je m’y étais habitué, par réflexe, et il m’a fallu des années avant de réussir à me déconditionner de cette démarche qui m’avait valu vraiment beaucoup de moqueries.
J’étais un pov’ gosse un peu paumé, et mon corps se développait dans un confortable déni jusqu’au jour où j’ai compris que mes vêtements XXL sur mon corps incroyablement maigre ne suffiraient plus à masquer mes formes. Je mangeais énormément, et très gras dans l’espoir de gagner du poids et de faire passer ma poitrine pour la conséquence du surpoids, mais mon corps refusait de dépasser les 40 kilos. C’était une horreur. Les hommes ont commencé à m’interpeller dans les lieux publics, à m’insulter ou à me faire des remarques sexuelles, des adultes comme des adolescents, peu importe le nombre de couches de vêtements que je portais. J’étais tellement dégoûté que je suis devenu misogyne. Genre vraiment. J’ai développé cette haine des femmes, comme si elles étaient responsables du comportement crasse des hommes, parce qu’il fallait bien que quelqu’un soit responsable de mes malheurs, et que je refusais que ce soit les hommes tellement je voulais en être un.
TW : sexualisation pédophile. Mon grand oncle par alliance m’a fait remarqué que ma poitrine poussait, plus exactement “tes nénés commencent à venir”, et j’ai passé une semaine à pleurer en ayant la nausée dès que je le voyais. Mon oncle maternel m’a dit que j’avais “un joli p’tit cul”. Ma famille commençait à insister sur le fait que je devenais une jeune femme, qu’il faudrait bientôt dépasser mon comportement de “garçon manqué”. Je détestais ce mot. Il me donnait l’impression que non seulement j’étais une fille ratée, mais qu’en plus j’étais un garçon raté. Comme si j’étais tout simplement manqué, pas réussi, que quelque chose n’allait pas chez moi. J’ai commencé à détester mon corps d’une folle intensité, comme s’il était la cause de ma souffrance, en oubliant que même avant d’être sexualisé je vivais mal ma condition.
à un moment j’ai essayé de rentrer dans les cases tellement j’étais désespéré. J’ai commencé à réclamer un sac Longchamps à ma mère qui n’avait pas les moyens, juste pour m’intégrer aux pétasses bourgeoises du collège, pour qu’elles arrêtent de me harceler. J’ai passé toute une matinée avec elles en disant “ok, je veux être comme vous”, et comme par magie elles sont devenues adorables. Elles m’ont mis du rouge à lèvre, des fausses boucles d’oreilles, du mascara, et ça ne me dérangeait pas plus que ça à vrai dire. Je ne m’en sentais pas mieux, mais pas non plus moins bien. Elles ont déboutonné le haut de ma chemise pour mettre en valeur mon début de poitrine (là en revanche j’ai cru que j’allais pleurer tellement j’étais mal dans ma peau mais j’ai fait mine de m’en foutre). On est allées faire du shopping, et à la fin de la journée le beau gosse du collège m’a embrassé. En rentrant j’ai pleuré de bonheur. Le lendemain, je suis retourné dans la cour des 5ème pour embrasser mon “petit copain”, et il m’a rejeté devant tout le monde, hilares. C’était mon premier baiser.
J’ai recommencé à m’habiller ample, à être rejeté et insulté, et en prime moqué pour ma naïveté. J’ai rencontré mon premier véritable amour, une rousse de ma classe au prénom de fleur. Magnifique, j’avais le souffle coupé. On est devenus amis, puis on a commencé à se donner un surnom, à se genrer au masculin entre nous. Je me sentais de nouveau plein, apaisé, en accord avec moi-même lorsque nous étions tous les deux. On s’est embrassés, plusieurs fois, c’était la magie incarnée, et j’ai commencé à écrire. On traînait avec une fille, et on a eu une sorte de relation polyamoureuse un peu étrange, enfin j’dis polyamoureuse parce que j’aimais les deux et qu’on s’embrassait et on traînait ensemble à trois, mais c’est ma vision et je pense clairement qu’elle n’est pas partagée du tout par ces deux autres personnes et qu’elles n’en ont pas du tout ressenti ni vécu la chose de la même manière. C’est devenu bizarre, compliqué, on était un peu paumés sûrement, on savait pas trop si on était des garçons gays ou des filles lesbiennes ou bi, et j’ai commencé à développer un comportement assez toxique, de ceux qu’on développe habituellement lors des premières relations monogames adolescentes. C’est pas pour me dédouaner, j’ai fait de la merde, et je regrette. J’étais très colérique, égocentré, porté sur la bouteille dès la 5ème, je parlais fort pour pas dire grand chose, clairement le type de personne que je ne supporte pas aujourd’hui, de tellement mal dans sa peau qu’il se sent obligé d’en faire des tonnes.
TW : auto-mutilation. Du coup on a cessé de traîner ensemble, et d’un coup j’étais seul au monde. J’ai commencé à m’auto-mutiler, je me coupais l’avant bras au cutter pour sentir la douleur physique prendre le dessus sur la douleur émotionnelle, et je suis passé à une étape supérieure niveau alcool, je dépassais le stade de la p’tite bière tranquille au profit des gros saoûlages de gueule. Un enseignant empathique a ressenti ma solitude et a noué des liens avec moi, de manière purement compatissante, et comme j’avais le coeur brisé, que j’étais seul au monde et qu’il était vraiment très mignon j’ai pris ce qui était de la compassion pour de l’amour, j’ai cru qu’il pouvait y avoir quelque chose entre nous, c’était un fantasme d’ado cliché et jusqu’au bout il est resté adorable avec moi sans jamais avoir un geste ni un propos déplacé qu’alors avec le recul, si j’avais été à sa place, je me serais clairement envoyé chier. Il était plein de pédagogie et de gentillesse, une âme pleine de bonté, et il m’a donné envie d’être prof, donné envie de partager cette bienveillance pour les prochaines générations. Merci encore, m’sieur A. Et désolé d’avoir été un tel chieur !
Enfin bref, pour en revenir à mon premier véritable amour d’adolescence, il a aussi entamé une transition il y a quelques années, et je trouve que c’est une sacrée ironie du sort. Je ne l’ai pas revu depuis, mais je préfère laisser ce qui appartient au passé dans le passé.
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